Pourquoi tout le monde ne doit (et ne peut) pas être freelance ?

Pourquoi tout le monde ne doit (et ne peut) pas être freelance ?

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J’en parlais dans un post sur LinkedIn il y a quelques semaines : contrairement à ce qu’on entend de plus en plus, tout le monde n’a pas vocation à devenir freelance.

Combien de fois j’entends des amis, des proches ou des personnes que je viens de rencontrer me dire que m’être lancé en freelance à la fin de mes études est « courageux » ? J’ai pour habitude de leur répondre que je n’avais tout simplement pas le choix.

Pour moi, il n’y a pas de choix professionnel courageux, il n’y a que des moyens de s’en sortir le mieux possible. Je n’aurais pas pu m’épanouir dans un CDI. En tout cas, je ne pense pas que ce soit possible aujourd’hui.

Je le sais (ou du moins je le pense) parce que j’ai pu travailler dans des entreprises vraiment cools, des start-ups ambitieuses et d’autres avec des gens au top. Pourtant, même dans ces environnements, je n’étais pas à l’aise, je n’avais pas l’impression de faire quelque chose en accord avec mes ambitions et ma vision.

Quoi que je fasse, du moment que c’est pour un projet qui n’est pas mien et avec lequel je ne suis pas parfaitement aligné me semble temporaire. Au cours de mes 5 stages, 3-4 missions d’intérim, 1 CDI et de mon alternance, j’ai toujours eu la sensation de me préparer pour « la suite ». Mais c’est quoi, la suite ? Avant, ça représentait la fin des études.

Mais rapidement, je me suis demandé en quoi mon quotidien en entreprise allait changer après les études, dans un si valorisé « CDI ». Je pense que rien n’aurait changé. J’aurais toujours eu l’impression de faire quelque chose de temporaire avant « la suite ».

Il n’y a rien de pire que de vivre sa vie « en attendant ».

Alors, j’ai décidé d’arrêter d’attendre. Je me suis lancé dès que possible dans un projet qui me tentait depuis 2 ans : le freelancing full-time. Après l’avoir testé pendant 2 ans en side project, je me sentais près. Peut-être qu’un jour, moi aussi j’aurai le courage de travailler en entreprise, pour un patron et avec des collègues. Mais en attendant, j’ai besoin d’avancer seul.

Avez-vous l’impression de travailler en attendant « la suite » ?

Si vous êtes en alternance avec promesse d’embauche ou en CDI, peut-être ressentez-vous cette impression d’attente permanente. Est-ce que ce que vous faîtes aujourd’hui au travail, c’est ce que vous avez vraiment envie de faire pour le restant de votre vie ?

Souvent, la réponse est malheureusement non. Mais est-ce pour autant une raison de lancer à corps perdu dans le freelancing parce que c’est cool et tendance ?

Non. Déjà, ce n’est cool et tendance que parce que les médias et la « start-up nation » le présentent comme tel. En réalité, c’est de l’entrepreneuriat pur et dur avec tout ce qui l’accompagne : du travail, du réseau, des doutes, des risques, de la solitude, du bonheur, des rencontres, des essais et encore du travail.

Le freelancing est un truc d’entrepreneur

Si vous avez peur d’entreprendre pour toutes les raisons citées plus haut, vous n’êtes probablement pas fait pour le freelancing. Si vous pensez que quitter votre job en CDI pour faire à peu près la même chose en freelance vous permettra de vous épanouir, vous vous trompez peut-être. En effet, vous aurez beaucoup d’autres éléments à gérer : votre prospection, le développement de votre activité, votre marketing personnel, votre comptabilité et j’en passe.

Mais surtout, la liberté que beaucoup recherchent par le freelancing est toute relative, puisque vous devrez vous fixer des objectifs, des horaires, de la rigueur et une discipline de fer pour réussir en freelance. Sinon, c’est le chaos qui vous attend. Vous devez être votre propre patron et surtout, ne pas être un patron laxiste : il faut être dur avec soi-même, parfois.

Non, je n’essaie pas de vous dissuader de franchir le pas. J’essaie juste de remettre les réalités du freelancing dans leur contexte afin d’éviter les désillusions !

Si vous sentez que vous êtes fait pour entreprendre, que vous avez besoin d’aller au bout de vos propres projets professionnels et qu’aucun boss n’est en mesure de vous fournir les moyens de votre épanouissement, alors vous êtes sans doute fait pour être freelance.

Qui peut devenir freelance ?

On dirait que pour répondre à cette question, personne ne mentionne l’éléphant dans la pièce : le fait qu’il n’y a en réalité que peu de métiers qui peuvent être exercés en freelance. On pense immédiatement aux développeurs, marketeurs, rédacteurs, designers, graphistes, product managers, consultants en tout genre et autres métiers créatifs.

Mais la plupart des professionnels n’exercent pas ces types de métier et ne peuvent opérer en freelance : enseignants, policiers, médecins, responsables de magasin, agents d’entretien, serveur(se)s, cuisiniers, écrivains, managers, dirigeants, ouvriers, employés de banque, vendeurs…

Techniquement, tout le monde pourrait passer au statut freelance, mais cela ne changerait rien à leur quotidien ni à leur rémunération. Seules les formalités administratives seraient différentes.

C’est un peu comme le slogan de The Family : « Anyone can become an entrepreneur ». C’est la même chose pour les freelances. Vous remarquerez la nuance entre « anyone » (n’importe qui) et « everyone » (tout le monde) : si chacun peut techniquement devenir freelance ou entrepreneur (pour moi la même chose), seuls certains doivent franchir le pas.

En soi, vous qui lisez cet article, vous pouvez devenir freelance. Quelques démarches administratives et le tour est joué. Mais est-ce que vous réussirez à trouver des clients, à vous rémunérer convenablement et surtout, à vous y accomplir et vous y épanouir ?

Peut-être que vous y arriverez, mais il n’y a que vous qui puissiez le savoir. Alors lancez-vous, après tout comment en être certain sans l’avoir testé ? Vous pourrez toujours revenir en arrière par la suite.

Une réponse

  1. […] dans une vie de bureau qui nous rend malheureux. C’est en substance ce qu’écrit le freelance Brice Schwartz sur son blog : “Combien de fois j’entends des amis, des proches ou des personnes que je viens de rencontrer […]

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